Ile de Sein

   
   

   
   

Chantiers navals

   

 

 

  C'est en 1922 que le premier chantier naval sur l'île de Sein a été créé. Avant cette date les pêcheurs sénans avaient recours aux charpentiers de Camaret et de Morgat ( chantier Belbéoch ). Félix Tanguy a donc lancé la construction navale sur son île en construisant pour son propre compte le Vierge de Massabielle II qu'il revendra aussitôt ( sur cale ) à son cousin Noël Menou. Félix était pêcheur à la belle saison et ensuite à la période d'hiver il reprenait l'herminette qu'il avait appris à manier en 1918/19 durant son service militaire.(**)  

 

 

 

(**) Ar Vag Tome IV

 

   

   
    Louis Tanguy (1) en grande conversation
 avec son père Félix (2)
   

 

   

Le site du chantier Félix Tanguy à Sein, au Nifran ( entre Men Brial et Ar Gador )


Les bateaux étaient construits à l'air libre devant la maison familiale


 

 
 

Félix Tanguy ( Félis pour les îliens ) avait aménagé une rampe en béton sur les rochers pour aider au lancement ( fléche )  ▲

 

 

     
 

La rampe du père "Félis" est encore bien visible actuellement sur le site du chantier Tanguy ( et pour longtemps )

 

           
  "Tout passe" en chantier devant la maison familiale des Tanguy 

     
 

En 1948 Félix Tanguy était passé à une taille supérieure en construisant le sloup "Liberté" ( 24,57 tx ); mais en 1950 il allait faire sensation sur l'île en mettant en chantier un thonier de 47,81 tx, le "Tout Passe" pour Ambroise Spinec. Beaucoup de sénans étaient un peu sceptiques en voyant un si gros bateau en construction, le plus grand à ce jour ( et sans doute pour toujours ), jamais construit à Sein. mais le père "Félis" allait déployer des trésors d'ingéniosité pour mener à bout son chantier, allant jusqu'à faire sauter des morceaux de rocher qui auraient pu gêner le lancement, en enfonçant des coins en sapin dans les fentes des cailloux, le sapin ensuite, gonflé par l'eau faisait sauter les rochers qu'il n'y avait plus qu'à dégager.
Félix avait hérité de cette technique par ses grands-parents qui avaient participé à la construction du phare d'Armen. Ainsi le lancement de  "Tout passe fut un vrai succès et il n'y eut point besoin d'aller jusqu'à Tréboul pour le lancer comme l'avait ironiquement suggéré Félix à ceux qui doutaient de son succès...(**)

 

(**) Ar Vag - Tome IV

 

 

 

 

Déesse des Flots

Marie Franceza (BR)

 
 
Les bateaux de petit et moyen tonnage étaient construits pas très loin de la cale de lancement et déjà dans l'axe. Le jour du lancement le talon de quille était pourvu d'un sabot de bois qui glisserait dans un coffrage en bois bien suifé fixé dans le ciment de la cale.....
 

.   .            ...Le bateau était toujours lancé  gîté sur Bd et reposait sur de gros plateaux de chêne ( Marie Franceza photo centrale ) parallèles à la glissière de quille. Toutes les manoeuvres pour en arriver là se faisaient bien sûr avec des crics de charpentier et à l'aide de rondins ,tins et cales. L'inclinaison de la partie A/V restait bien sûr négative jusqu'à ce que la marée fut jugée propice. Ensuite à l'aide de crics et de cales on modifiait l'assiette du bateau jusqu'à trouver la pente nécessaire pour libérer le bateau vers son élément .(***)

(***) Gérard Richard

   
          Déesse des Flots Marie Franceza (BR) ND du Sacré Coeur

En 1955, Louis Tanguy prendra la suite de son père au Nifran, son frère cadet Jean-Marie installera son propre chantier au sud de l'île ( Portkaïk ) en 1959

 

Le site du chantier de Jean-Marie avec  ND de la Salette en construction, pas loin d'être lancé 

Jean-Marie Tanguy  (1)
Pierre Richard  (2)

Autre "belle pièce" le Savorgnan de Brazza
en 1956 pour Jean-Noël Couillandre 

           

En 1964, Jean-Marie Tanguy vient s'installer à Douarnenez ( site de Pouldavid ), deux ans plus tard son frère Louis quittera Sein également pour venir à côté de Paul Quillivic à Plouhinec ( site de Locquéran )
 marquant ainsi la fin de 44 ans de construction navale sur l'île de Sein

 

 

    

 

M en L du: 22-11-2013